RYANAIR | Les menaces de suspension des vols en Italie ont payé

QuelleCompagnie.com | Gil da Silva

Embarquement d'un vol Ryanair. Aéroport de Paris Beauvais. © B.B

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La compagnie low cost irlandaise Ryanair a annoncé cette semaine qu’elle rétablira finalement ses vols intérieurs en Italie.

La compagnie devait en effet supprimer tous ses vols intérieurs à partir du 23 janvier 2010, suite à un désaccord avec les autorités italiennes de l’aviation civile (ENAC) concernant l’identification des passagers voyageant sur les lignes intérieures de l’Italie.

Ryanair se refusait à accepter d’autres pièces d’identité que celles qu’elle accepte d’ordinaire, c’est-à-dire une carte nationale d’identité ou un passeport. Or, une ordonnance de l’ENAC obligeait la compagnie irlandaise à se conformer aux règles en vigueur et à accepter d’autres pièces d’identité comme, par exemple, un permis de conduire voire une carte de pêche. (Pour plus d’infos, lire cette news)

Un accord a finalement été trouvé entre les deux parties et Ryanair devrait pouvoir continuer à appliquer sa politique d’enregistrement des passagers. Le passeport ou la carte nationale d’identité, même pour les vols intérieurs, continueront d’être les seules pièces d’identité acceptées par la compagnie irlandaise.

Les voyageurs qui avaient une réservation au-delà du 23 janvier 2010 seront contactés par la compagnie : ils seront assurés que leur vol aura bien lieu, comme prévu initialement.

La menace de suspension des vols : une arme que Ryanair affectionne particulièrement.

La menace de suspension des vols n’est pas une première pour Ryanair. Elle a été brandie à de nombreuses reprises par la compagnie irlandaise. Retour sur les cas les plus récents.

En novembre 2009, cette menace a été mise à exécution à Bâle-Mulhouse BSL. Mécontente du montant des taxes d’aéroport, la compagnie s’est finalement retirée de l’Euroairport, supprimant cinq lignes.

Pour les mêmes raisons, en août 2009, Ryanair fermait 9 des 10 lignes opérées depuis Manchester MAN.

En mai 2009, La compagnie avait menacé de fermer sa base de Düsseldorf-Weeze si le tribunal de Münster maintenait sa décision de réduire les horaires opérationnels de l'aéroport. Ryanair obtient gain de cause et maintient ses lignes.

En 2008 déjà, Ryanair avait mis à exécution ses menaces en ne desservant plus les îles Canaries ainsi que la ville espagnole de Valence, toujours pour des problèmes d’ordre financier. Si ces deux destinations sont à nouveau desservies, la décision de Ryanair avait durement touché l’économie touristique locale.

Enfin, en 2007, c'est vers deux aéroports croates que Ryanair décidait de ne plus d'opérer suite à des divergences avec les autorités locales.

L’exemple italien constitue cependant une première par son ampleur. C’est la première fois que Ryanair met dans la balance la suppression d’un aussi grand nombre de lignes : les aéroports des dix bases opérationnelles de Ryanair étaient concernés (Alghero, Bari, Bologne, Brindisi, Cagliari, Milan (Bergame), Pescara, Pise, Rome (Ciampino), et Trapani). Et c’est la première fois que ce bras de fer est engagé avec les autorités non pas locales mais nationales d’un pays. Les deux parties avaient beaucoup à perdre. C’est Ryanair qui a finalement remporté la victoire.